Ariste : Un homme-enfant rêve de battre le plus fort alors que
le seul choix rationnel est celui de Pascal : Article le + récent de l'auteur sur ce thème ici
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La querelle science/religion (darwinisme/dessein intelligent) reprend un vieux débat philosophique inné/acquis, avec l’univers à la place de l’homme. Science et religion pourraient pourtant se retrouver sur un socle commun.
L’œuf et l’oiseau
L’œuf et l’oiseau
Partons déjà d’un constat : la science et la religion ne pourront jamais nous dire lequel a été le premier de l’œuf ou de l’oiseau. Tout en assemblant laborieusement son puzzle à partir de pièces nées d’un œuf d’univers (Bigbang) dont elle ne peut connaître la provenance, la science pourra toujours mieux expliquer l'évolution de notre monde après sa naissance. La religion voudra en faire autant à partir d’un oiseau apparu tout aussi mystérieusement : Dieu ou une Transcendance quelconque. L’œuf et l’oiseau auraient pourtant leur place dans un concept commun d’infini qui s’impose à tous après la découverte du Bigbang, d'un infini potentiellement porteur de vie.
La Loi du Puzzle Cosmique
Mais comment la science pourrait-elle découvrir un oiseau aussi subtil à se dissimuler sinon en suivant jusqu’au bout une logique de puzzle cosmique où seule la pièce manquante trouve sa place ? Pour s’approcher toujours plus de la réalité, il lui faudrait définir une loi de complétude qui entrerait tout à fait dans sa logique. Car si la métaphore bien connue de la montre trouvée n’exclut pas les lois du hasard, que déduire de la découverte de cet œuf sinon qu’un oiseau est passé par là ? Lorsque la partie du puzzle déjà réalisée suggère fortement des figures ou des arborescences en cours de développement, pourquoi ne pas s’en inspirer dans la construction de l’avenir ? Ne pouvant rationnellement se prononcer sur la nature de cet oiseau comme le fait la religion, la science pourrait par la loi du puzzle en déduire tout aussi bien son existence. Une loi qui resterait contestable comme toutes les autres.
La science ne ferait d’ailleurs là que remonter le problème d’un étage : comment serait né l’oiseau ? Mais elle ne progresse jamais autrement, n’éclairant que les étages inférieurs de la connaissance avant de s’aventurer dans des escaliers toujours ténébreux. Un univers infini, ou une infinité d’univers, serait déjà moins magique que notre univers fini, l’oiseau pouvant encore être né du hasard dans un univers dont le nôtre ne serait qu’une excroissance.
Un dessein éternellement poursuivi
Ce serait bien là l’ébauche d’un dessein intelligent que des extraterrestres plus avancés pourraient avoir eu le temps de pousser plus loin, sinon d'achever.
Un modèle gigogne de conscience universelle
Un modèle gigogne de conscience universelle apparaît ainsi peu à peu avec l’oiseau engrossé de notre univers tout entier. Chacune des poupées gigognes logées dans le ventre de l'oiseau ne peut elle-même être certaine que de sa propre existence, et de l’existence d’embryons de poupées qu’elle porte éventuellement dans son propre ventre et dont elle contrôle discrètement l’évolution (une hominisation de primates). Elle ne pourrait non plus affirmer qu’elle n’est pas elle-même, à côté d’autres poupées semblables, dans le ventre d’une poupée intermédiaire encore plus grosse qui la contrôlerait tout aussi discrètement.
Toujours à la recherche de poupées pareillement avancées avec lesquelles il lui faudrait impérativement faire alliance et synthèse pour survivre et sauvegarder toujours mieux l’intelligence universelle, chacune des poupées gigognes pourrait prétendre être la plus grosse dans le ventre de l’oiseau sans jamais vraiment cesser d’en douter. Et la plus grosse elle-même ne cesserait de douter de sa position d’avant-garde qu’après une longue sinon éternelle solitude dans cet univers qu’elle aurait enfin ordonné, devenant par là même un nouvel oiseau capable d’engendrer un nouvel univers.
Des indices troublants
- Même s’ils s’inscrivent parfois « comme en négatif », certains éléments viennent conforter un tel modèle de survie d'une intelligence universelle, un modèle basé sur un apartheid cosmique hiérarchisé des civilisations et une synthèse des consciences acquises réalisée impérativement à chaque étape de l’évolution :
- Pour survivre, tout nid d’intelligence doit être protégé suffisamment longtemps contre d’éventuels prédateurs capables de voyages interstellaires, et la Terre l’a été.
- L'homme deviendrait un prédateur cosmique pour toute forme d'intelligence s'il devait peupler la galaxie suivant le modèle de colonisation terrestre. L’absence de traces apparentes de prédation cosmique plaide pour un apartheid délibéré d'éventuels extraterrestres plus avancé
- L’homme pourrait maintenant créer un nouveau nid d’intelligence semblable au sien en hominisant en apartheid cosmique une nouvelle espèce issue de primates terrestres. Ce qu’il peut raisonnablement faire devrait déjà avoir été fait par d’autres êtres plus avancés.- Une synthèse de l’intelligence terrestre est déjà engagée avec la mondialisation.
- Comme chaque poupée gigogne de notre modèle, l’homme doute et doutera probablement toujours, même s’il s’engageait dans une telle évolution.
La similitude observée dans le monde de la matière entre l’infiniment petit et l’infiniment grand pourrait se retrouver dans le monde de la conscience entre l’homme et l’univers.
Un instinct de survie cosmique
L’homme a pratiquement perdu son instinct animal de survie au moment où il s’apprête à quitter son nid terrestre, une sortie de nid traditionnellement difficile à vivre pour les espèces. Un chasseur de proies aussi vulnérable pourrait-il survivre dans un espace interstellaire de paix ? Un instinct de survie encore plus performant devrait au contraire être développé grâce à une véritable transcendance de l'espèce. Le Silence Cosmique excluant l'existence de voyageurs interstellaires malveillants, les seules armes de l'homme face à une bienveillance finalement bien plus exigeante restent celles de la séduction des plus avancés dans leur évolution. Son comportement ne devrait laisser aucun doute sur les intentions pacifiques de l'espèce tout entière envers leurs aînés cosmiques.
Avant de prendre son envol vers l’avenir et la survie, il est donc maintenant face à un choix décisif : celui de poursuivre dans son jeu traditionnel et cruel de chasseurs et de proies, ou de s’engager concrètement dans un jeu d’alliance et de synthèse, sur cette planète comme dans l’univers.
Il n’est donc pas très avisé de sa part de s’avancer à découvert en bombant belliqueusement le torse comme avec SETI et la militarisation de l’espace, tout en refusant de démontrer concrètement sa volonté de paix universelle. Qu’il choisisse de conserver son rôle de chasseur dominant ou de rejoindre le camp de la paix et de la synthèse universelle, l’homme devrait d’abord se rendre le plus possible invisible en se fondant dans la nature. Toute autre attitude est incohérente.
Science et transcendance se rejoignent dans un même concept, avec des mots différents pour désigner un objectif de perfection situé à un infini par nature inatteignable. L'être ne pourra en effet jamais atteindre un Savoir Absolu grâce à la science, mais seulement en découvrir des bribes en explorant toutes les niches se trouvant à l'occasion à sa portée. En adoptant une démarche de sagesse scientifique (transcendantale) de recherche de la perfection dans tous les domaines de la vie, l'humanité irait donc à la poursuite de toute forme de vie qui l'aurait dépassé de façon vraiment significative. Elle s'approcherait ainsi toujours du Savoir Absolu (de Dieu diraient les croyants), sous réserve cependant de partir d'un constat évident :
Si des civilisations déjà transcendantales existent, elles sont bien cachées. Elles suivraient donc un modèle de comportement divin ou transcendantal de respect du Silence Cosmique. La Science étant de nature transcendantale, une sagesse scientifique de respect du Silence Cosmique serait la meilleure façon de leur rendre hommage (à Dieu également pour les croyants). Des voyageurs interstellaires plus avancés de milliers d'années seraient déjà pour l'homme de premiers éléments d'un modèle cosmique transcendantal d'évolution.
Des voyageurs interstellaires en avance de milliers ou de millions d'années qui auraient adopté un modèle de développement transcendantal (scientifique !) ne pourraient donc jamais être débusqués scientifiquement. Une hypothèse hautement vraisemblable de leur existence (quasi certitude) ne pourrait être acquise que par une expérience de dialogue muet engagé par une humanité tout entière qui voudrait les séduire en adoptant leurs valeurs déduites a priori d'après les rares éléments dont elle dispose : leur discrétion, leur volonté de paix - des valeurs que l'homme devrait déjà adopter dans ses relations avec les autres. A titre de parallèle terrestre (en négatif), tout pays voulant vraiment rejoindre l'Impérialisme Occidental acceptera déjà d'emblée ses valeurs fondamentales, à savoir, celles de l'économie de marché. Elles ne sont pas négociables, et la paix est autrement impossible, comme l'a déjà démontré la brêve existence d'un camp communiste que l'impérialisme s'est acharné de tous temps à détruire. Pourquoi des voyageurs extraterrestres ayant des milliers d'années d'avance voudraient-ils négocier sur les valeurs fondamentales d'une allégeance cosmique qui leur est due dès le départ en raison d'une avance transcendantale (scientifique) absolument indiscutable ?
Tout contact avec des voyageurs extraterrestres est donc a priori une question de choix pour l'homme : le choix de l'allégeance cosmique d'une humanité acceptant d'avance des valeurs cosmiques fondamentales - un respect du Silence Cosmique impliquant la discrétion et la paix envers la nature, ses semblables, l'univers. Ces valeurs fondamentales ne sont pas négociables et toute autre démarche d'approche (SETI, NASA, GEPAN...) est vouée d'avance à l'échec.
Une sphère gigogne
Il est curieux de constater que l’homme s’intéresse tant au passé et si peu à l’avenir, décortiquant l’œuf du Big-bang jusqu’aux premières picosecondes tout en négligeant les toutes prochaines années. Dans la laborieuse construction de son puzzle qui s’enfle comme l’univers, la science serait-elle moins qualifiée pour placer les pièces du futur que celles du passé ? A la projection de l'histoire de l'univers, l’homme est pourtant arrivé en milieu de séance pour ne rester que quelques instants. S’il veut malgré tout tenter de reconstituer l’intrigue, pourquoi pourrait-il mieux décrire la première partie du film que la seconde? Toute nouvelle pièce posée ne peut que mieux reconstituer l’image la plus avancée du puzzle et faciliter la mise en place des dernières pièces sur une sphère de conscience de plus en plus grosse. Et sur chaque sphère gigogne, il ne restera toujours qu’une dernière pièce à poser, un infini ou une part irréductible de doute ou d’ignorance que science et religion pourront aménager chacune à sa guise.
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